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Neveu Gérard

Le discours hagiographique dans l’Europe moderne (XIIIe-XXe siècles) : théologie, rhétorique, histoire

Thèse préparée sous la direction de Pierre Antoine Fabre et soutenue le 5 juillet 2011 (mention très honorable)

Ce travail s’articule autour de trois axes majeurs :  

I – Un axe historiographique organisé autour de trois thèmes : en premier lieu, une approche critique des « Légendes hagiographiques », dans ses trois versions de 1903-1905-1927,  d’H.Delehaye et des règles de la méthode hagiographique bollandistes ; en second lieu, une relecture de Michel de Certeau et de son chapitre sur l’hagiographie dans l’Ecriture de l’histoire ( 1975) ; enfin, une troisième partie intitulée «  Europa hagiographica » qui tente de dresser une tableau d’ensemble de la production, de la réception et des mutations des textes hagiographiques à partir de la naissance de l’imprimerie ( 1470) jusqu’à la fin du XVIIIème siècle.   

II- Un second axe d’analyse occupe la seconde partie consacrée à l’analyse comparée de deux versions de la vie du jeune saint jésuites Jean Berchmans par V. Cépari en 1627, et la réécriture de la vie de Berchmans par H. Delehaye parue en 1922.  La confrontation sur la longue durée de ces deux textes témoigne des écarts culturels et religieux intervenus entre les deux périodes et la transformation de la figure du jeune saint jésuite entre le XVIIème et le début du XXème siècle.  

III- La troisième partie est consacrée à la thématique du martyre à l’âge moderne dans le corpus de la  littérature hagiographique espagnole (Alonso de Villegas, Flos Sanctorum de 1578-1580 ; Ribadeneira (1599- édition parisienne de 1614) en parcourant trois ensembles documentaires : en premier lieu la figure du Christ dans la «  Vie du Christ » et l’étude de la «  Vie de la Vierge » comme mise en discours du martyre moderne ; puis une analyse des transformations de deux modèles médiévaux : S. François d’Assise et Catherine de Sienne dans la littérature hagiographique et dans l’iconographie autour de la métaphore commune des «  stigmates » comme métaphores du martyre ; et enfin, l’analyse des pratiques et des représentations du martyre à l’époque de Philippe II d’Espagne dans le programme de l’Escorial (1563-1598) assimilable dans sa structure et dans sa signification à un « Flos sanctorum ». La métaphore de la bibliothèque ou du livre servira à dégager le sens global de cette entreprise exceptionnelle  visant à promouvoir un universalisme national et impérial face à l’universalisme papal romain au cours des années postérieures au Concile de Trente.

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